Chaque jour retrouvez le calendrier des persécutions contre les Nomades et Forains survenues en France entre 1912 et 1969

10 décembre 1940
Camp de Poitiers : Arrivée de 84 Nomades partis du camp de Beaudésert-Mérignac (Gironde) les 1er et 2 courants
Z.N.O. Une note du Ministre secrétaire d’État à l’Intérieur au Préfet de l’Hérault, indique :
« L’internement des étrangers refoulés d’Allemagne en séjournant sans travail sur notre territoire pose des problèmes d’hébergement et d’hygiène qu’il est absolument nécessaire de résoudre d’extrême urgence. Je n’ai nul besoin, d’autre part, d’attirer votre attention sur l’importance que présente la question de l’aménagement des camps qui ont donné prétexte à l’étranger à de très vives campagnes de propagande antifrançaise.
I.– La cession du camp de Rivesaltes, dont, sur mes instances, M. le Ministre Secrétaire d’État à la Guerre vient de décider le passage à mon Administration, va permettre d’apporter une amélioration à la situation actuelle. Je compte y grouper dans le plus bref délai possible, les 6 000 internés actuellement au camp d’Agde (Hérault) et qui ne sauraient absolument pas y demeurer plus longtemps, et les 2 500 internés du camp de Brens (Tarn) qui doit être très prochainement affecté à des internés français, et, aussitôt après, les internés de Montélimar (500) et de Septfond (Tarn et Garonne (5 000), d’autre part, je compte y diriger, dès que possible, une partie des effectifs des camps de Gurs et d’Argelès, actuellement beaucoup trop chargés.
Je vous prie donc de bien vouloir préparer sans aucun retard :
1/ après entente avec l’autorité militaire, [dirigeante] étudier les conditions de transfert du camp de Rivesaltes [lacune] l’autorité civile ; je vous signale à ce sujet qu’il y a un intérêt évident à ce que les services du Génie [mettent] à votre disposition le matériel nécessaire (cuisine [lacune] transports, pour une utilisation immédiate au camp [lacune]
2/ y faire immédiatement préparer, sauf impossibilité absolue, 8 500 places pour le 1er janvier destinées aux internés étrangers d’Agde et de Brens et 5 500 pour le [lacune] destiné aux internés de Montélimar et de Septfond [lacune]
3/ préparer aussitôt après, dans les même conditions, le complément des places disponibles pour les internés à provenir des camps d’Argelès et de Gurs (Basses-Pyrénées), qui devraient être groupés à Rivesaltes pour le 15 janvier environ.
4/ m’indiquer d’urgence le montant des crédits qui vous sont nécessaires pour ces deux objets et me rendre compte, à mesure de leur avancement, des travaux effectués.
II.– Mais il est possible que les trois camps actuellement en service (Argelès, Gurs, Le Vernet) et le camp de Rivesaltes soient insuffisants par la suite ; il convient donc de tenir prêt, dès à présent, de nouveaux aménagements soit pour recevoir les étrangers qui seraient dirigés ultérieurement sur notre pays, soit pour desserrer ou regrouper les camps actuels. Je suis informé que moyennant quelques travaux sommaires, le camp de Barcarès pourrait être assez rapidement utilisable tout au moins en partie.
Je vous prie donc de vouloir bien :
1/ faire vérifier par une commission médicale ou par l’inspecteur d’hygiène de votre département si, au point de vue sanitaire, l’occupation de ce dernier camp, ne présente pas de danger. On m’a signalé à ce sujet que le camp, inhabité depuis plusieurs mois, était infesté de puces de sables ; – que ces puces avaient à peu près disparu il y a quelques temps ; – qu’elles disparaitraient probablement complètement, à la condition d’occuper le camp effectivement, de l’entretenir en bon état de propreté et d’y répandre certains désinfectants ;
2/ si, comme il m’est assuré, cette utilisation est possible, vous voudrez bien prévoir, dès à présent, les travaux sommaires indispensables, de nettoyage des baraques, et de réaménagement, vous me transmettrez les devis, de ces travaux et l’évaluation des dépenses pour une occupation progressive d’abord de 5 000 places, puis de 10 000, enfin de 20 000, (contenance approximative du camp), et m’indiquer les dates pour lesquelles ces travaux pourront être successivement réalisés. J’attacherai du prix à recevoir ces renseignements avant la fin du présent mois.
La main d’œuvre nécessaire pour les travaux à effectuer dans les camps de Rivesaltes et de Barcarès pourra sans doute être trouvée dans le camp d’Argelès.
J’adresse copie de cette dépêche à votre collègue de l’Hérault.
Pr. le Ministre, Secrétaire d’État à l’Intérieur
Le Directeur Général de la Sûreté Nationale : CHAVIN »
10 décembre 1941
†† Décès de Jean SÉCULA
(1895 † 1941), âgé de 46 ans.
#NaBister
#NoublionsPas
10 décembre 1942
Marie KEMPFER est assignée à résidence à Lodève avec obligation de se présenter à la gendarmerie à l’arrivée.
Camp de Nomades de Saliers-Arles – 178 e jour : effectifs 354, gardes 65 / Correspondance :
« MINISTÈRE de L’INTÉRIEUR
POLICE NATIONALE
CAMP DE NOMADES de SALIERS (Camargue)
Saliers le 10 décembre 1942
Le Commandant du Camp de Saliers,
à Monsieur le PREFET
Inspecteur Général des Camps et Centres d’Internement du
Territoire, rue de la Laure, Hôtel Patrunot,
VICHY
OBJET : école pour le camp de Saliers.
J’ai l’honneur de vous informer que j’ai reçu ce matin, la visite de monsieur l’Inspecteur Primaire.
Celui-ci a visité la future école et a soulevé des objections.
Il trouve que l’installation n’est pas assez élégante : je lui ai fais remarquer que je m’en contentais.
Il trouve en outre la salle d’étude trop petite. Elle peut contenir 40 personnes.
Le nombre d’enfants de 6 à 14 ans destinés à recevoir de l’instruction est de 121.
En tenant compte des enfants des familles dont la libération est demandée, il tombe à 90.
Ce chiffre est, du reste, un maximum.
En effet, parmi les familles venant de Rivesaltes, quelques-unes, Alsaciennes et non nomades seront probablement proposées pour la libération.
Le problème semble donc pouvoir être facilement résolu de la façon suivante : UN instituteur. Un cours du matin. UN cours du soir.
Copie à Monsieur [Antoine] ZATTARRA, en information.
[Tampon : Ministère de l’Intérieur. Le Commandant. Camp de Saliers.
Signature : Robini.] »
[Cette note ne sera jamais suivie d’effet…]
Vie du camp : demande de mutation au C.S.S. de Sisteron de Victor WEISS (1887). Demande de transfert au Bon Pasteur « comme elles le demandent » de Louise et Eugénie HESS
