Premières assises
“Bohémiens, Nomades, Gens du Voyage”, vérité et justice.
Jeudi 13, Vendredi 14 Février 2025
Mémorial du Camp de Rivesaltes
Sous le haut-patronage de Louis Burkler, ancien interné des camps d’Argelès et de Rivesaltes, parrain du Mémorial des Nomades et Forains de France

Avec la participation de Ilsen About (EHESS), William Acker (ANGVC), Gigi Bonin (MNF), Cora Bouchée (EHESS), Virginie Daudin (CRRL), Alexandre Doulut (MdlS), Thibaut Fleury (EN), Peter Gaida (HisTéMé), Lana Hollo (Reclaim), Chloé Lallier (ODCI), Théophile Leroy (EHESS), Siv B. Lie (University of Maryland), Dominique Raimbourg (CNCGDV), Nara Ritz (ODCI), Sébastien Schied (RLGVD), Martine Selinger (ASNIT), Grégory Tuban (MCR), Fernand de Varennes (ONU)…
Vue synoptique de l’historiographie sur des catégories administratives françaises, leurs impacts sur les populations rroma, sinté, kalé, jenish et gadjé voyageurs aux XX e-XXI e siècles. Perspectives de recherches et actions nouvelles dans le cadre de la justice transitionnelle.
Gratuit sur inscription, dans la limite des places disponibles.
Une coproduction Mémorial des Nomades de France, ODCI, ANGVC, ASNIT, (Re)Claim, Mémorial du Camp de Rivesaltes.








PROGRAMME
Jeudi 13 février 2025
Vérité
Le premier jour sera consacré à l’Histoire des persécutions commises contre les personnes catégorisées « Nomades et Forains » tout au long de l’exécution de la loi du 16 juillet 1912.
Un regard particulier sera porté sur les périodes de l’internement 1914-1919 et 1940-1946 tout en s’appuyant sur les recherches nouvelles.
Grace à notre approche d’expertise mixtes, nous allons chercher à comprendre le contexte, les politiques, les processus, les récits, et les actions qui ont participé à l’ensemble des préjudices commis contre les dits « Nomades et Forains » au XXe siècle.
Nous élargirons le champ de notre analyse au-delà des camps d’internement stricto sensu pour examiner aussi d’autres lieux et démarches : assignations à résidence, concentration dans des camps d’internement, travail forcé, séparation des familles, privations, violences, exécutions, disparitions, déportations… tout en identifiant le rôle de différents acteurs, parties prenantes, et les conséquences durables sur la situation sanitaire, professionnelle et civique des personnes.

Coordination : Gigi Bonin
Familier d’interné du camp de Nexon, président du Mémorial des Nomades et Forains de France et de l’Association des Fils et Filles du Camp de Saliers, chercheur en histoire, webmestre de http://www.memorialdesnomadesdefrance.fr

Modération : Grégory Tuban
docteur en histoire, UPVD/FRAMESPA, Responsable scientifique du Mémorial du camp de Rivesaltes. Il est notamment l’auteur de Des CTE aux GTE : utilisation et contrôle de la main-d’œuvre étrangère dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales (1939-1945) (2024)
https://www.memorialcamprivesaltes.eu/
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Matinée
Vérité. Historiographie
09h30 Accueil du public
10h00 Ouverture des Assises

10h05 Allocution de Céline Sala-Pons, directrice du Mémorial du Camp de Rivesaltes

10h10 Échange en visiophonie avec Louis Burkler, témoin de l’internement aux camps de la plage d’Argelès et au camp des familles de Rivesaltes en 1941-1942, parrain du Mémorial des Nomades et forains de France. Louis a commencé par témoigner pour sa famille en peignant des scènes de la vie du voyage. En 2018, il a accordé pour la première fois un entretien au MNF sur l’internement de sa famille.
10h25 Introduction des assises : Gigi Bonin, président du MNF
A.– Des clefs pour comprendre
10h45 Le cadre européen et les persécutions contre les Nomades et Forains en France : parallèles et singularités
Qu’est-ce qui distingue les persécutions contre les Nomades et Forains en France dans le contexte du génocide des Rroms, Sinté et Voyageurs en Europe durant la Deuxième Guerre mondiale ? La recherche historique a permis de dégager plusieurs strates d’une persécution qui commence avant l’Occupation, sous la IIIe République et se poursuit après la fin du conflit mondial, jusqu’en mai 1946. Durant le régime de l’Occupation et de la Collaboration, les persécutions sont à la fois coordonnées et diffuses, dans le temps et l’espace, et prennent la formes de plusieurs dispositifs répressifs : assignations à résidence, enfermements, internements, déportations politiques et raciales. Ces dispositifs connaissent chacun plusieurs formes, plus ou moins radicales, et sont comparables à d’autres situations dans le reste de l’Europe. Les connaissances actuelles permettent ainsi de mieux appréhender l’originalité du cas français et de dégager des aspects singuliers : sous l’influence des théories raciales allemandes et des motivations anciennes de l’administration française, une double discrimination raciale s’est développée tout au long de la guerre avec des conséquences multiples et tragiques pour les victimes.

Ilsen About, CNRS, EHESS, IRIS, Faculty Member, Post-Doc
Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur le sujet des Nomades, Voyageurs et kumpania romani en Europe.
11h00 Discussions.
11h15 Persécutions génocidaires et usages politiques de la catégorie « nomade et forain » en France, 1939-1946
Cette présentation vise à étudier la loi du 16 juillet 1912, son application et son utilisation par les autorités françaises de 1939 à 1946. L’enjeu est de montrer comment, en temps de guerre puis en période de collaboration, la législation républicaine à l’encontre des Nomades et Forains est mobilisée pour mettre en œuvre une persécution visant à la dislocation et la destruction des familles roms, sinté, jenisch, kalé et voyageurs gadjé. Cette persécution protéiforme se déploie sur l’ensemble du territoire français et se traduit par des politiques plurielles d’assignation à résidence, d’internement et de déportation, intégrant ainsi l’espace français dans le cadre du génocide européen des Roms et des Sinté. Ce travail repose sur un examen croisé de sources administratives et policières et la reconstitution de trajectoires biographiques de persécutés et de persécuteurs.

Théophile Leroy, doctorant en histoire contemporaine à l’EHESS et ATER à Sciences Po Strasbourg. Sa thèse porte sur la persécution, la dislocation et le génocides des Sinti, Manouches et Yéniches en Alsace pendant la Seconde Guerre mondiale.
http://crh.ehess.fr/index.php?6535
11h30 Discussions.
12h00 Pause déjeuner. Restauration possible sur place. Possibilité de visite avec les commissaires d’exposition. Merci de vous inscrire pour ces deux items à votre arrivée sur site.
Après-Midi
Vérité. Mémoire
B.– Réalités des persécutions 1939-1946
14h00 Pourquoi esthétiser la mémoire ? Les rôles de la musique dans la commémoration
Cette communication questionne : dans quelles circonstances la musique est-elle appropriée à la commémoration de la persécution génocidaire ? Quels sont les objectifs et les effets – matériels, symboliques, et politiques – de la commémoration musicale ? La recherche archiviste et ethnographique avec des musiciens, des militants, et d’autres acteurs dans la commémoration de la persécution des Nomades et Forains en France pendant la Deuxième Guerre mondiale offre quelques réponses à ces questions. Cette communication explore les possibilités et les limites des pratiques artistiques dans la justice transitionnelle, avec une focalisation sur l’ambivalence et les idées concernant la pertinence de la musique à des efforts visant la reconnaissance et la réparation de la violence qui continue d’affecter les communautés concernées.

Siv Bron Lie, professeure de musique à l’Université de Maryland, College Park, auteure de Django Generations, Hearing Ethnotrace, Citizenship and Jazz Manouche in France, University of Chicago Press, 2021. (Intervention en visio en français).
14h15 Discussion
14h30 Expérience, survie et résistance des femmes dans les camps pour Nomades. Poitiers, Montreuil-Bellay (1940-1945)
Au cours de cette communication, nous allons ressaisir l’identité des femmes internées dans les camps pour Nomades en prenant en compte des variables sociodémographiques telles que l’âge, la nationalité, la situation familiale et le métier. En m’appuyant sur les archives des camps et sur les témoignages d’anciens internés, je propose d’étudier sous l’angle du genre les différents aspects de la politique d’anéantissement mise en place dans les camps pour Nomades, concrétisée par la mise en place du travail forcé et par la construction d’écoles, d’églises et d’infirmeries, qui organisèrent le démantèlement de l’identité sociale et culturelle des groupes romani et voyageurs. En outre, nous verrons que les femmes nomades furent plus exposées que les hommes aux violences sexistes et sexuelles commises dans les camps pour Nomades, et elles furent conduites, face à la dureté de l’internement, à développer des modes de résistance particuliers. Cette étude nous permettra ainsi de dégager les spécificités de l’expérience des femmes dans les camps pour Nomades.

Cora Bouchée est descendante de familles voyageuses, sédentarisées avant et après-guerre. Titulaire d’un Master 2 d’Histoire, à Paris, EHESS en 2024, elle apporte un éclairage contemporain sur l’internement.
14h45 Discussions
15h00 L’exploitation des Voyageurs par le Travail : l’exemple de l’Organisation Todt
Après trois décennies de recherches, le thème du travail forcé sous le Troisième Reich fait partie, avec l’Holocauste et les événements de la guerre, des sujets les plus étudiés par l’historiographie allemande. Il en va autrement en France, où les camps d’internement, la déportation des Juifs et la Résistance ont longtemps dominé la recherche. Des travaux récents montrent cependant qu’il existait également un grand nombre de camps de travail en France: le régime de Vichy a créé des camps de travail pour les chômeurs, les étrangers et les Juifs, la Wehrmacht a mis en place des commandos de travail pour les soldats coloniaux, et l’Organisation Todt a géré une centaine de camps de travail sur les côtes françaises. De milliers de Français, d’Espagnols, de Juifs et de Nord-Africains ont dû travailler pour le régime de Vichy ou pour le régime nazi en France : parmi eux se trouvaient également des Sinti et des Roms, internés en 1940 par Vichy et livrés ensuite sur les chantiers de l’occupant. Notre contribution donne un aperçu du travail forcé en France pendant la Seconde Guerre mondiale, afin d’ouvrir de futures perspectives de recherche sur la mise au travail forcé des Sinté, Roma et Voyageurs durant la guerre.

Peter Gaida est docteur en histoire contemporaine et chercheur associé au laboratoire HitsTeMé. Il est spécialiste du travail forcé durant la Deuxième guerre mondiale. (Intervention en visio)
15h15 Discussions
C.– Les politiques de restitution des camps, deux exemples : Montreuil-Bellay, Mérignac
15h30 Histoire, mémoire et patrimonialisation. L’internement des nomades à Montreuil-Bellay (1941-1945)
C’est un paysage de landes, où affleurent des emmarchements et des fondations de bâtiments qui s’offrent aux passants depuis la fermeture, en janvier 1945, du principal camp d’internement de Nomades en zone occupée où près de 2 000 personnes furent concentrées à partir de novembre 1941. Les travaux pionniers de Jacques Sigot fissurent la chape de l’oubli collectif qui enveloppe le site jusqu’au début des années 1980. Depuis 40 ans, un long et lent processus de reconnaissance mémorielle et de patrimonialisation est à l’oeuvre. La présente communication vise à identifier les différentes étapes (acteurs, freins,…) qui ont jalonné ces 4 dernières décennies pour aboutir, aujourd’hui, à la création du Mémorial des internés de Montreuil-Bellay. (Intervention en visio)

Virginie Daudin, Directrice du Centre Régional « Résistance & Liberté », porteuse du projet de Mémorial du Camp de Nomades de Montreuil-Bellay à l’horizon 2026
15h45 Discussions
16h00 La restitution du camp de Mérignac : un projet citoyen au cœur de la ville
«Par ces temps troubles, dans lesquels enseigner l’Histoire et notamment l’Histoire de persécutions urgent, l’Histoire s’effaçant peu à peu au profit d’une marée d’informations superficielles ou faussées, qu’il soit permis d’espérer que le travail de nos élèves en sections professionnelles puisse faire savoir cette histoire et que ce faisant ils parviennent à faire entendre que c’en est assez des préjugés, de la haine de l’Autre, du racisme et de l’antisémitisme, que désormais on ne parle que de ce que l’on sait. Ce travail est un pont ouvert à tous. Simone Veil a dit « Je n’aime pas l’expression » devoir de mémoire ». Le seul « devoir », c’est d’enseigner et de transmettre. »

Thibault Fleury, professeur d’histoire-géographie à Eysines (33), porteur du projet de restitution du camp de Mérignac-Bordeaux inauguré le 14 novembre 2024. (Intervention en visio)
16h15 Discussions
16h30 Clôture des débats par Grégory Tuban et Gigi Bonin.

Suivie de la remise du prix Samson Gargowitz à une personnalité dans son engagement pour une égalité de droits pour les Voyageurs au sein de la communauté française.
Soirée
Le Mémorial du camp de Rivesaltes propose une soirée de mise en lumière…
Réservation indispensable – Entrée 9€ – Gratuit -18 ans

18h30 Rencontre avec Alice Ferney
En 1997, Alice Ferney publie Grâce et dénuement. L’ouvrage trace l’histoire d’une famille gitane ; la vie d’Angéline, de ses cinq fils, ses quatre belles-filles, et de tous ses petits enfants. S’ouvre la question de leur rapport au monde extérieur, et l’oscillation entre leur rapport de nature à culture. Dans le cadre de ce cafe-littérature se tiendra un échange autour de ce livre, de ses enjeux et plus largement de l’oeuvre de l’écrivain

20h00 Rom, spectacle, D8 compagnie
Sylvain Stawski est descendant de Voyageurs. Les histoires d’llona Lackova lui ont donné l’envie d’exposer ses racines à ciel ouvert. Il adapte Je suis née sous une bonne étoile dans ce spectacle conté et dansé, accompagné de l’accordéoniste Patrick Neulat. Nous suivons l’expérience de vie d’llona qui illustre la singularité, la nuance et le passage de l’Histoire au travers du peuple Rom. Ici, il est question de montrer, de transmettre et de laisser parler les silences aussi. C’est à cette sensible pérégrination que nous vous invitons.

Vendredi 14 février 2025
Justice
Cette seconde session « Du passé au présent »présentera les liens entre les politiques passés et actuelles. Il est mis en avant l’expression des logiques politiques d’exclusions qui perdurent et évoluent à travers des exemples et des analyses en lien ou non avec les personnes catégorisées « Gens du Voyage ».

Coordination : Nara Ritz
Descendant d’internés des camps de Montreuil-Bellay et de Saliers, coordinateur de l’Observatoire pour les Droits des Citoyens Itinérants et vice président du Mémorial des Nomades et forains de France, il agit depuis de nombreuses années pour la lutte contre les discriminations systémiques des minorités. Coordinateur du rapport « l’exclusion sans fin : la réalité du droit au logement des Gens du voyage en France.

Modération : Alexandre Doulut
Post-doc, il travaille actuellement au Mémorial de la Shoah, et est membre du conseil d’administration du MCR. Auteur de Les Tziganes au camp de Rivesaltes, la publication de sa thèse La déportation des Juifs de France), est prévue début 2025 à CNRS éditions.
https://www.alexandre-doulut.fr/
Matinée
Justice
09h30 Accueil du public
10h00 Introduction à la seconde journée des Assises : Nara Ritz / ODCI
D.– Permanence des ségrégations territoriales
10h15 Les Alliers : De l’internement à l’accueil – Une analyse géographique et historique des politiques publiques envers les Voyageurs
Cette exposé explorera l’évolution historique et symbolique du quartier des Alliers à Angoulême, un lieu emblématique de la relation entre l’État et les communautés de Voyageurs. Ancien camp d’internement durant la deuxième Guerre mondiale, le site est occupé aujourd’hui par une usine désaffectée, à proximité de l’aire d’accueil actuelle dédiée aux Voyageurs. À travers une analyse croisée des archives et des témoignages, cette intervention mettra en lumière la continuité matérielle et symbolique entre les lieux de persécution et ceux d’accueil, questionnant ainsi les politiques publiques et leur impact sur les parcours des familles. L’objectif est d’interroger la persistance d’une ségrégation territoriale et d’ouvrir des pistes de réflexion sur les droits et la reconnaissance mémorielle des Voyageurs.

William Acker, descendant d’internés du camp de Montreuil-Bellay, délégué général de l’ANGVC, juriste, il s’engage depuis plusieurs années pour dénoncer les discriminations environnementales et sociales que subit le monde du voyage. Il documente les conditions de vie précaires imposées aux Voyageurs et milite pour une meilleure reconnaissance de leurs droits. Auteur de Où sont les “gens du voyage ? Inventaire critique des aires d’accueil1, il explore la marginalisation des dites aires et porte un plaidoyer de réforme de ce système.
10h30 Discussions
10h45 Des logiques qui persistent – présentation du rapport l’exclusion sans fin : La réalité du droit au logement des « Gens du Voyage » en France
Les violations du droit au logement des populations voyageuses sont nombreuses. Loin de respecter ses obligations internationales, la France a mis en place une législation d’exception pour les Voyageur·euse·s, législation favorisant la ségrégation et l’exclusion. Basé sur le modèle des « aires d’accueil », ce système ne prend pas en compte les divers besoins des Voyageur·euse·s mais aborde la question de leur logement comme celle d’une gestion de flux. Il cantonne les personnes catégorisées « Gens du Voyage » à vivre dans des espaces ségrégués, bien souvent éloignés des autres habitations, isolés des services publics les plus essentiels, et situés dans des zones fortement polluées et inadaptées. Ce premier rapport formule plusieurs recommandations afin que la France respecte ses engagements internationaux en matière de droit au logement. (Intervention en visio)

Chloé Lallier est animatrice de l’ODCI et rédactrice du rapport « l’exclusion sans fin : la réalité du droit au logement des Gens du voyage en France. Elle est spécialisée dans l’accès aux droits des populations vulnérables et discriminées. Elle est aussi intervenuz auprès des personnes exilées à la frontière franco-britannique, en centre de rétention administrative ainsi que dans des campements et bidonvilles,
11h00 Discussions
E.– Le fait génocidaire, des actes à la justice transitionnelle
11h15 La justice transitionnelle et le droit à l’identité : un cadre juridique pour rompre le cycle ?
Cet exposé va présenter le cadre juridique de la justice transitionnelle et présenter ses axes principaux : vérité, justice, les réparations, garantis de non répétition, commémoration. Il va aussi discuter de la raison d’être et l’importance de ce droit au point de créer un Rapporteur Spécial aux Nations Unies. Illustrations internationales de son usage et impacts.

Fernand de Varennes est le rapporteur spécial de l’O.N.U. sur la question des minorités. Un expert indépendant auprès des Nations Unies est nommé pour une durée de six années afin de veiller au respect des lois internationales dans les Etats qui forment l’Organisation des Nations Unies. (intervention en visio)
11h45 Discussions
12h00 Pause déjeuner. Restauration possible sur place. Possibilité de visite avec les commissaires d’exposition. Merci de vous inscrire pour ces deux items à votre arrivée sur site.
Après-Midi
Justice
F.– Le chemin vers la justice en France, reconnaissances et réparations
14h00 2012-2025, la reconnaissance européenne, modèle inclusif pour une reconnaissance française ?
La reconnaissance de la participation d’une population aux évènements qui marquent l’Histoire est une affirmation de son existence. Or, bien que les Roms et Voyageurs soient rentrés dans l’Histoire européenne depuis plusieurs siècles, celle-ci fût longtemps écrite comme si ces acteurs sociaux n’existaient pas. Fort heureusement, quelques citoyens, professionnels de la question ou non, ont réussi à écrire une Histoire qui intègre ceux dont le droit d’exister a longtemps été nié. Le Parlement Européen a reconnu le génocide des Roms et Tsiganes le 2 février 2011. L’initiative avait été lancée par des personnalités associatives et politiques françaises, alors qu’en 2011, la France n’avait toujours pas avancé sur la question, bien au contraire. Ce sujet n’est pas toujours mobilisateur ; il est par contre hautement polémique. Cette action n’a pu être conduite à son terme que grâce à la persévérance des personnes qui ont participé au projet et par un travail placé sous l’angle de la mixité sociale. Au regard de la situation française, peut-on dire que la reconnaissance du génocide des Roms et Voyageurs par l’Union Européenne a permis d’améliorer le quotidien des Voyageurs ? L’État et la société française font-ils preuve de mansuétude à leur égard en raison des évènements qu’ils ont traversé et qui sont maintenant reconnus ?

Sébastien Schied, enseignant en Sciences Economiques et Sociales en Lycée, son parcours Universitaire en Sociologie l’a conduit à étudier le rapport sédentarité / nomadisme. Issu de famille Jenisch, il a fait le choix depuis 20 ans de s’investir dans le cadre de mes études de Doctorat mais également de manière associative en faveur des populations de Voyageurs, Nomades et Gens du Voyage au sens de la loi Égalité et Citoyenneté de 2017. Sous l’égide de Frédéric Lievy, président de RLGVD, descendants d’internés des camps, ils ont porté la reconnaissance du génocide des Sinté-Rroma et Voyageurs dans les instances européennes.
14h15 Discussions
14h30 La CNCGDV, présentation, implication dans le Travail mémorial, la question de la réparation de l’internement
Une reconnaissance française, à quelle échéance ? Bilan et perspectives des travaux de la CNCGDV. La Commission nationale consultative des gens du voyage regroupe des associations de voyageurs, des personnes ressources, des représentants des ministères et des élus.
Elle a organisé la venue, en octobre 2016, du président de la République sur le site du camp de Montreuil- Bellay (49). François Hollande y a reconnu la responsabilité de la République, au delà des autorités de Vichy, dans l’internement des voyageurs.
Comment aller plus loin aujourd’hui ?
Prévoir une déclaration du Parlement tel que prévue par l’article 50-1 de la Constitution ?
Œuvrer à une mécanisme de réparation ?

Dominique Raimbourg, président de la Commission Nationale Consultative Gens Du Voyage (Intervention en visio)
14h45 Discussions
15h00 Présentation de l’Action collective en vue de la constitution d’une Mission d’étude sur les persécutions contre les personnes dites «Nomades et Forains» en France entre 1940 et 1946 et de la création d’une Commission d’indemnisation des victimes des persécutions « antitsiganes » en France entre 1939 et 1946, par Ilsen About
15h45 Discussions
16 h00 Perspectives, engagement, calendrier
A l’issue de ces deux jours, ce temps de travail collectif consistera à formuler des préconisations d’actions d’une stratégie pour amener à une justice transitionnelle pour les Voyageurs français. C’est-à-dire de mettre en avant une justice qui se compose de mécanismes judiciaires et extra judiciaires, dont la recherche de la vérité, les initiatives pour engager des poursuites, les réparations et plusieurs autres mesures afin de prévenir la récurrence de nouvelles violations.
17h00 Clôture des débats par Alexandre Doulut et Nara Ritz.

Modération webinaire : Martine Serlinger, Déléguée ASNIT, Défense des Voyageurs, des cultures et modes de vie mobile. William Acker, ANGVC.

Conseil stratégique : Lanna Hollo, déléguée (RE)Claim en France, elle accompagne des ONG de Voyageurs depuis de nombreuses années.
Les assises sont organisées par des citoyennes et citoyens issus du monde du voyage. Elles se veulent ouvertes à toutes et tous, sous le parrainage de Louis Burkler, ancien interné des camps d’Argelès et de Rivesaltes, parrain du Mémorial des Nomades et Forains de France.
Avec les soutiens de Associacio Joves Gitanos de Gracia, Ternikano Berno, T.L.O.D.H.



Photo de couverture : Pipo Sargera et ses frères à l’arc de Triomphe, Paris, sans date, collection privée © droits réservés.
Logo MNF : œuvre originale de Kabila réalisée pour le Mémorial des Nomades et Forains de France en 2018. © Kabila/MNF, 2018-2025.
Toutes photographies © droits réservés, avec l’aimable autorisation des participants.
© MNF – ODCI, 2025.
bonjour,
J’aimerais recevoir des informations de ce que vous publiez ou de ce que vous organisez. Je suis anthropologue, mais surtout nomade et humaniste, même si je ne suis pas gitane. Votre travail est essentiel. Merci
C’est fait! Vous pouvez aussi nous envoyer une demande pour assister aux assises en distanciel. Nous vous enverrons alors une invitation. Merci à vous.
Gigi Bonin
Président du MNF
Bonjour Gigi,
Je n’arrive pas à m’inscrire pour suivre les Assises en visio. Bravo pour votre travail !
A bientôt, Caroline Godard