Le Camp de Noé (Haute-Garonne), 1941-1947
Centre d’Hébergement ou C.S.S.situé entre Saint-Gaudens et Toulouse (Haute-Garonne)
D’abord Camp-hôpital en zone libre comprenant des baraques pour une bonne partie en dur et blanchies à la chaux, dont 2 baraques réservées aux nomades. Il s’étend sur 15 hectares. Les allées sont asséchées par du gravier.
Hébergés: Républicains espagnols, Juifs, nomades, vieillards et malades.
En Février 1941, le ministre de l’Intérieur de Vichy, Marcel Peyrouton, crée les camps-vitrines de Noé et de Récébédou (camp-hôpital dissous en octobre 1942, « il ne mérite son nom qu’au titre des nombreux malades, vieillards et infirmes qu’il héberge », ce jugement du Dr Weill à propos du Récébédou est valable pour les deux camps…)… Noé, à 40 km au sud de Toulouse, est officiellement un « camp-hôpital » destiné à abriter les internés « malades, vieillards et mutilés ». Suite à une campagne de presse des neutres (Journal de Genève, New York Times) hostiles à Vichy suite aux milliers de morts durant l’hiver 1940-1941, « Dans l’esprit du ministère de l’Intérieur, Noé devait être une vitrine pour l’étranger, un camp modèle où les internés auraient été « généralement heureux d’être à l’abri en attendant des jours meilleurs ». Monique-Lise Cohen, Malo Eric, Les camps du sud-ouest de la France, 1939-1944, p. 193, Privat, 1994 ; Il devait servir de succursale aux grands centres de la zone Sud (Gurs, le camp disciplinaire de Le Vernet d’Ariège, Argelès, Rivesaltes, etc.). Il perd son titre d’hôpital en septembre 1943.
Transport depuis Agde (Hérault), le 17 février 1941 : 357 personnes âgées, infirmes et malades pour le « camp-hôpital » de Noé.
Transport depuis Agde du 02 mars 1941: 247 personnes pour le camp de concentration d’Argelès, 82 personnes pour le Rivesaltes, 51 personnes pour Noé.
30 septembre 1943. Vorochana Gorgan est mutée du camps de Gurs à celui de Noé…
10 octobre 1943. 45 Internements au camp d’Arles, partie en provenance de Noé, dont:
Vorochana GORGAN, alias Hélène DEMESTRE (matricule 577)
Louis DEMETRIO (matricule 578)
Antoine DEMETRIO (matricule 579)
Marguerite DEMESTRE (matricule 580)
Hélène DEMETRIO (matricule 581)
Marguerite DEMETRIO (matricule 582)
Anna SCHAENOTZ (matricule 583)
Dica DEMETRIO (matricule 584)
Pierre DEMETRIO (matricule 585)
Francisco DEMETRIO (matricule 586)
Michel DEMETRIO (matricule 587)
Roger DEMETRIO (matricule 588)
Mara DEMETRIO (matricule 589)
Jean DEMETRIO (matricule 590)
Christine DEMETRIO (matricule 591)
Catherine KOCIR (matricule 592)
Thérèse KOCIR-SNOWITCKI (matricule 593)
Anna KOCIR (matricule 594)
Joseph KOCIR (matricule 595)
Thérèse KOCIR (matricule 596)
Robert KOCIR (matricule 597)
Jeannette KOCIR (matricule 598)
Sophie KOCIR (matricule 599)
Marie KOCIR (matricule 600)
Joséphine KOCIR (matricule 601)
En novembre 1943, les 7 pavillons d’infirmerie de Noé disparaissent. Le camp devient officiellement un camp comme les autres.
02 février 1944. † Décès au camp de Noé de Maria YANKOVICH-PAPADOPOULOS
14 mars 1944. Vie du camp d’Arles: mutations au camp de Noé de Antoine, Elisa, François, Fraquita, Geneviève, José François, Joséphine, Marie-Françoise, et Marie-Jeanne GARCIA suite à une bagarre avec les manouches au camp.
7 personnes en sont déportées…
La ville refuse d’apposer une plaque commémorative…
Bibliographie
MALO, Eric, Le Camp de Noé 1941-1947, éditions Cairn, 2009.