Maria YANKOVICH, veuve PAPADOPOULOS, née en 1882 à Corfou (Κερκύρα, Grèce), fille de Vassili YANKOVITCH et de Maria VASSILOVINA, 5 enfants, dont Serge YANCOVITCH (1911- Corfou), Émile YANCOVITCH (1921- Varsovie), Grecque, de « race: nomade », sans profession, orthodoxe
Corfou a été depuis le XIVe siècle le siège d’un important feudum acinganorum (fief Άτσίγγανοι, athinganoi, selon la terminologie de l’époque) jusqu’à l’abrogation du système féodal à la fin du XIXe siècle.
4 août 1936 : instauration de la dictature de Ioannis Metaxás (1871-1941) en Grèce. En 1939, il choisit la neutralité. Comme tous les régimes fascistes, les vies des opposants au régime et des minorités se trouvent compliquées.
On suppose qu’elle arrive en France avec ses deux enfants, en 1940, suite à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne en septembre 1939 et les menaces de guerre Italo-Grecque qui pèsent directement sur Corfou jusqu’au début des hostilités le 28 octobre 1940.
Ils sont signalés à Marseille (Bouches-du-Rhône), entre le 07 janvier et le 15 janvier 1942.
Motif de l’internement: en surnombre dans l’économie nationale. N[omade] au crayon bleu, D en haut de la fiche (sic). Dossier n° 13584- rayé >- 15046. Ilot : K, Y. A. Évasion de son fils Émile. Transfert n° 266 du Camp d’Hébergement de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), au camp du Barcarès (Pyrénées-Orientales) du 23 janvier 1942 (en compagnie de son fils Serge) au 07 juillet 1942 sous le matricule 357. Camp d’Hébergement de Rivesaltes Ilot K le 07 juillet 1942, transférée Ilot Y le 08 août 1942.
Transférée au Camp de Nomades de Saliers (Bouches-du-Rhône) le 25 novembre, n° de sortie 6822. Internée le 27 novembre 1942, matricule 285, évadée le 24 janvier 1943. Recherchée chez son fils Michel YANCOVITCH, cité ouvrière à Saint-Priest-de-Gimel (Corrèze). Repérée le 28 janvier 1943. Retour d’évasion le 13 février 1943. Evacuée sur l’hôpital le 20 mars 1943. Rentrée de l’hôpital.
Mutée au Centre de Séjour Surveillé de Noé (Haute-Garonne) le 14 octobre 1943, matricule n° 3965, notée C.F. au crayon bleu en haut à gauche.
Décès n° 298 au Centre de Séjour Surveillé de Noé (Haute-Garonne), le 02 février 1944 à 7 heures 15, à l’âge de 62 ans, de « Tuberculose pulmonaire » officiellement (première cause de mortalité du camp). Déclaration de Jacques Grerunier, Inspecteur au C.S.S. de Noé.
N’oublions pas son nom !
Parcours géographique
Documents d’état-civil et de police
Documents d’internement
Sources
Archives Départementales des Bouches du Rhône, FRAD013, 142 W 78 ; 142 W 97_0008, fiche individuelle, papiers administratifs ; 142 W 98 Mutations.
Archives Départementales de la Haute-Garonne, FRAD031, 05956 W 11 847, fiche individuelle recto-verso.
Archives Départementales des Pyrénées Orientales, FRAD066, 1260 W 34, registre des entrées du camp de Rivesaltes ; 1260 W 76 n° 357, registre des sorties du camp de Rivesaltes.
Archives Nationales, AN 19940470/1, Dossier 41, Intérieur, fichier central de la Sûreté Nationale.
Etat Civil Noé/1944/DE/5.
SOULIS, George The Gypsies in the Byzantine Empire and the Balkans in the Late Middle Ages, Dumbarton Oaks, 1961, pp. 156-158.
DE LOVERDO, Costa, La Grèce au combat, de l’attaque italienne à la chute de la Crète,1940-1941, Paris : Calmann-Lévy , 1966, 350 p.-[16] p. de pl.