Ce jour là…

Chaque jour retrouvez le calendrier des persécutions contre les Nomades et Forains survenues en France entre 1912 et 1969

2 juin 1907 Rafle menée par Jules Sébille, ancien directeur de la sûreté de Lyon, sur ordre du chef de la Sûreté Nationale, Célestin Henion, le 02 juin 1907 à La Tremblade (Charente-Inférieure) contre la « bande de Jean CAPELLO » dit « Olivier » et une troupe de cent nomades, partie des Pays-Bas, qui arriva en France en août 1906 ; parfois disséminée en petits groupes, elle devait se concentrer en Charente-Inférieure pour la grande foire (« la frairie ») de La Tremblade, le 02 juin 1907. Pour s’en assurer, certaines communes, comme le Château d’Oléron ont pris des arrêtés municipaux réduisant la présence des forains sur son territoire. Les perquisitions dans les roulottes ne donnent qu’un maigre résultat : des jeux, quelques papiers, trois livrets de caisse d’épargne. Cinquante nomades, tous français, sont arrêtés et interrogés ; dix-sept sont relâchés. Cette opération de police est surtout une opération de communication visant à s’assurer le vote des crédits nécessaires au développement de cette nouvelle police par l’Assemblée Nationale. Elle est aussi le point de départ d’une politique de flicage généralisé des « bohémiens, romanichels, vagabonds » qui sera justifiée a posteriori par le vote de la loi de 1912 sur la circulation des « nomades. » 
2 juin 1919 Camp de Crest Malgré la signature de l’Armistice 197 jours auparavant, le camp reste ouvert…
2 juin 1940 Assignations à résidence forcée à Voguë (Ardèche) de Lucien FOURMANN, Antonia DESBAR et Sylvette Marie DESBAR
2 juin 1942 Le préfet de l’Indre demande au mépris de la loi de 1912 aux forces de gendarmerie de recenser les Forains comme Nomades en vue de leur transfert vers Rivesaltes… Conformément aux instructions du préfet des Pyrénées-Orientales du 20 mai 1942, Georges DORKELD (foto) est interné au camp du Barcarès, le 02 juin 1942 lors d’une visite clandestine à sa famille.
2 juin 1943
MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR Direction Générale de la Police Nationale Direction de l’Administration de la Police 9° Bureau N° 243 POL. 9. Circ.

ÉTAT FRANÇAIS

VICHY, le 2 Juin 1943

LE CONSEILLER D’ÉTAT

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL A LA POLICE

à Messieurs les Préfets.

OBJET : Franchissement de la ligne de démarcation par les forains.

Un certain nombre de vos collègues m’ont fait part des difficultés rencontrées par les forains lors du franchissement de la ligne de démarcation.

En vertu de la Loi du 16 Juillet 1912 ces commerçants sont uniquement porteurs d’un « carnet d’identité de forain ». Or, pour le franchissement de la ligne de démarcation, la production d’une carte d’identité établie ou visée conformément aux prescriptions de ma circulaire N° 136 POL/9 du 30 mars 1943 est indispensable. Par suite, les forains se trouvent dans l’impossibilité de passer d’une zone à l’autre.

En conséquence, afin de ne pas gêner l’exercice légitime de leurs activités, il convient de délivrer des cartes d’identité aux forains qui désirent franchir la ligne de démarcation.1

La qualité de forain et le numéro de leur carnet d’identité doivent être mentionnés sur les cartes délivrées à cette catégorie de commerçants. […]

Le Directeur Général,

Adjoint au Secrétaire Général de la Police.

Signé : Henri CADO

(1 Quand on sait la répugnance des autorités à délivrer ces CNI, même aux forains…)

–#–#–#–#–#–#–#–#– Camp de Nomades de Saliers-Arles Vie du camp : évacuation sur l’hôpital d’Arles : René DEMETER, son frère André SCHMITT et leur mère Anne, Louise SCHMITT Avis favorable au placement de Charles BELLONIE en maison de redressement. « Quinze internés ont moins de 21 ans. Le plus jeune n’a que 15 ans ½. Je propose qu’il soit, de ce fait, dirigé sur un autre établissement où on lui apprendra un métier. Il s’agit du nommé BELLONIE (Charles), interné pour s’être évadé du camp de SALIERS. […] L’attention du 8e Bureau de l’Administration Centrale a été appelée par note particulière sur ces trois cas et sur celui de BELLONIE. » (Rapport du 03 juin 1943, p. 7) Faute de condamnation pénale la décision ne pourra être exécutée.