Raymond BURKLER, horloger français (1905 † 1949)
Né à Lamagistère (Lot-et-Garonne), le 1er Avril 1905. Sinto piémontais. Fils de François Benoît le Pipre BURKLER (1881 † 1947), vannier ambulant, originaire de Suisse, canton de Saint-Gall, marié à Montauban, (Tarn-et-Garonne) le 16 août 1911, avec Jeanne Marie CAPELOT, (1881 † 1949), sans profession. Marié le 07 novembre 1940 à Pamiers (Ariège) avec Cécile Poupoute DELAURIER (1910 † 1999), dont cinq enfants : Joséphine Conkil BURKLER (1930, Bram † ), Antoine Coco BURKLER (1931, Gourdan † ), Antoinette Tounette BURKLER (1934, Saint-Gaudens † ), Louis BURKLER (1938, Muret, témoin vivant), Émilienne Miyen BURKLER, (1941, au camp d’Argelès, témoin vivant).
Il travaillait à la fonderie Commentry Fourchambault Decazeville, le principal employeur de la ville de Pamiers, qui vient de se doter d’un deuxième four électrique et d’un grand atelier pour le matriçage des alliages légers. Ils vivent en maison car cet employeur leur avait fourni un appartement en ville. C’est là qu’il sont arrêtés par la police Française, probablement début 1941… Louis se souvient:
Mon père travaillait à la fonderie de Pamiers (Ariège) qui leur avait trouvé un appartement à Pamiers. J’avais 3 ans au moment de l’arrestation. Ce sont des français, la police de Pamiers qui nous ont arrêté en, pas les Allemands. Les Allemands on n’a jamais eu affaire à eux pendant la guerre. Je ne me souviens pas des conditions de notre transfert au camp de la Plage.
Ils est interné au camp de concentration d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) durant l’hiver 1940-1941, matricule n° 10 128. Louis témoigne :
Nous y sommes entrés par erreur parce que du côté de ma mère, DELAURIER, c’est une gadji. Il y avait d’autre Delaurier au camp. Au départ on était tous ensemble, et puis par communautés. La famille a été séparée. Moi, j’étais avec ma mère. J’étais malade, j’avais une bronchopneumonie double, mais on ne me soignait pas : ma mère me cachait. Ma sœur « Miyen » est née au camp le 1er Mai 1941. A Argelès ma mère nous envoyait dans le camp en face chercher des vesses. Il y a avait des rats partout. Quand on pouvait on attrapait un « latcho rato thulo », un bon gros rat. Parfois ma tante envoyait des colis. Le camp était gardé par des noirs. Il fallait cacher les femmes. Ils passaient par les toits la nuit pour prendre les femmes.
Puis il est muté au Camp d’Hébergement de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), îlot F, le 20 juin 1941, matricule 27 550. Il est séparé de sa famille internée à l’îlot E. Il organise l’évasion du 06 août 1941 avec la complicité des gardiens. Louis ajoute :
Après on a été à Rivesaltes. Mon père était chargé de la distribution du pain. Il était boulanger de métier. Mais pas au camp. Il a organisé l’évasion du 06 août 1942 avec la complicité des gardiens des Rivesaltes je pense. On a fuit à travers les vignes et on est revenus à Pamiers. On nous a laissé en liberté.
Après son évasion la famille se cache au sein de la chaîne des Pyrénées.
Parcours géographique
Documents d’état-civil et de police
Documents d’internement
Sources
Entretien avec Louis Burkler, 06 août 2018 © Niglo films/Mémorial des Nomades de France.
AD Bouches du Rhône, FRAD013, 142 W 85, carnet collectif de Raymond Burkler
AD Pyrénées-Orientales, FRAD066, 1260 W 5, Rivesaltes; 1260 W 78, sorties Rivesaltes.
Photographie de Raymond Burkler © famille Burkler, avec son aimable autorisation, DR.