Pierre INDERCHIT (1909 † 1976) - Mémorial des Nomades et Forains de France

Pierre INDERCHIT, né le 23/11/1909 à 1 heure et demi du matin, Aoste (Isère), dans sa voiture sur la place publique, fils de Charles INDERCHIT (21/03/1884, Briennon (Loire) † Granieu (Isère), 20/06/1953, vannier), marié le 05/01/1915 à Roanne (Loire) avec Marie SCHEID (01/11/1883, Loire-sur-Rhône (Rhône) † Aoste, 08/02/1967, ménagère), demeurants à Lyon, rue Champs Fleuri n° 26, sur présentation de Pierre DELTINGER (36 ans, vannier, domicilié à Pont-de-Veyle (Ain), d’une fratrie de 12 enfants dont sa sœur Rosalie INDERCHIT (1907 † 1976) internée avec lui); marié le 15 juillet 1932, Saint-Béron, (Savoie) avec Laurence MEINDER (1913 † 1973), 5 enfants dont Michel INDERCHIT (1931, Massigneu-de-Rives, 11 ans), Henri INDERCHIT (1932, Chambéry, 10 ans), Marie INDERCHIT (1933, Virieu sur Bourbre, 9 ans), Annette « Nénette » INDERCHIT (1936, Saint-Genix-sur-Guiers, 6 ans), Rosalie INDERCHIT (1937, Saint-Genix-sur-Guiers, 5 ans), Fernande INDERCHIT (1942, Arles † Saliers, 1943), Français, nomade, vannier ambulant, catholique.

Vient de Saint Genix sur Guiers (Savoie). Arrêté du préfet de Savoie à Monsieur le Commandant de Gendarmerie à Chambéry (Savoie) le 06 mai 1942 : objet : internement de nomades indésirables ; pièces jointes : réquisition de transport. J’ai l’honneur de vous prier de bien vouloir faire diriger sous escorte sur le camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) le nommé INDERCHIT Pierre né le 23 novembre 1909 à Aoste (Isère), son épouse née MEINDER Laurence, née le 10 février 1913 à Belley (Ain) et leurs 5 enfants, actuellement astreints à résider à Saint-Genix-sur-Guiers. Vous pourrez faire connaître aux intéressés que cette décision est prise eu égard aux nombreux procès-verbaux qui leur ont été dressés pour vols, outrages à gendarmes et abandon de résidence assignée ».

Interné au Camp d’Hébergement de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) le 12 mai 1942, n°14 199, îlot KH.

Transfert n° 2 496 le 16 mai 1942 au camp du Barcarès (Pyrénées-Orientales).

Retour au camp de Rivesaltes, matricule 15262.

Interné au Camp de Nomades d’Arles-Saliers (Bouches-du-Rhône) 03 juillet 1942, matricule 10, cabane 29, catégorie T. Il fait partie du tout premier contingent d’hommes en provenance de Rivesaltes pour construire le camp. Il s’évaderait probablement très vite pour rejoindre sa famille à Rivesaltes où il serait interné le 23 juillet 1942. Ce qui provoquerait sa mutation disciplinaire à Fort-Barraux, (Isère), « la prison des camps ». A la fermeture de Rivesaltes le 25 novembre 1942, le reste de sa famille rejoint Saliers où elle est internée le 27. Transfert n° 6 611 au camp de nomades d’Arles-Saliers le 25 novembre 1942. 31 mars 1943 : demande de sanction suite à des « voies de fait sur le gardien qui les accompagnait [lui et Michel HORNBERGER] à la corvée de bois et l’ont menacés à mort. »

Muté le 04 avril 1943 pour être interné au Centre de Séjour Surveillé de Nexon (Haute-Vienne).

Après le refus de sa libération de Nexon pour être réintégré au Camp de Nomades d’Arles-Saliers par Vichy le 29 novembre 1943, il est « volontaire » pour les chantiers de l’organisation TODT qui construit le mur de l’Atlantique censé repousser le débarquement Allié, et envoyé à Saint Martin de Ré sur l’Ile de Ré (Charente-inférieure) le 12 décembre 1943. Selon la famille ils seront sans nouvelles de lui jusqu’à son retour 4 ans plus tard. Saint-Martin-de-Ré est souvent décrit comme l’un des pires lieux de détention de France…

Décédé le 12 août 1976 à Chambéry (Savoie), à l’âge de 66 ans

Documents d’état-civil et de police

Carnet anthropométrique d’identité nomades n° 60073, délivré par la sous-préfecture de Roanne le 14-5-1936. (carnet anthropométrique n° 60 677 à Saliers…)

Carnet collectif nomades n° 21 990, délivré par la préfecture de la Savoie le 25 mars 1937.

Documents d’internement