(Arch. Joseph Fisera, © USHMM)
La Maison Chrétienne franco-tchécoslovaque d’Accueil pour Enfants (MACE) est fondée à l’automne 1940 par un intellectuel protestant tchèque, Joseph FIŠERA (1912-2005). Elle se propose d’accueillir des enfants d’immigrés et d’étrangers de toutes origines ou religions, et s’installe à Vence (Alpes-Maritimes) dans les locaux de l’école Freinet, fermée par Vichy en même temps qu’elle arrêtait et internait son fondateur. L’O.S.E. lui confie des enfants sortis des camps de Gurs, Noé, Rivesaltes.
En septembre 1943 à la fin de l’occupation italienne en France, et devant la menace allemande, la MACE est déménagée dans la Creuse. Adrienne de Montegudet, originaire de la Creuse, licenciée de l’Éducation Nationale comme Juive, est responsable de l’ensemble des classes. C’est elle qui loue à Madame et Maurice de Brozik, propriétaires du château du Theil à Saint-Agnant, près de Crocq (Creuse) où les enfants sont installés grâce à l’aide du maire de la commune et protégé par le nouveau préfet de la Creuse, Clément Vasserot, protestant lui aussi, nommé depuis le 14 février 1943. Fisera obtient même l’appui du général président du très pétainiste Secours National, en y intégrant les enfants français de prostituées niçoises. Louis Aron, en prend la direction. Le château, construit à partir du XVe siècle est un peu en retrait dans le paysage.
La MACE sera évacuée en septembre 1944 vers le château de Chaumont à Mainsat. Elle aura sauvé une centaine d’enfants et une quarantaine d’adultes.
Les enfants KOČIR, tchèques qui sont nés en France et internés aux Camps de Rivesaltes, Gurs, Noé, et par erreur au Camp de Nomades de Saliers-Arles y seront secourus.
Une stéle commémorant les faits de résistance a été érigée et inauguré en 1999 aux abords de l’étang.
Sources
Journal de Louis Aron: Directeur de la Maison israélite de refuge pour l’enfance : Neuilly-sur-Seine 1939, Crocq (Creuse) 1939-1942, Chaumont (Creuse) 1942-1944, édité Fils et filles des déportés juifs de France et par The Beate Klarsfeld Foundation, 1998. (1 occurence au nom de KOČIR).