Irène BLANVIN (1916 † 1995)

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Maria Irène Amélie BLANVIN, née le 10/08/1916 à 1 heure du soir, à Clermont (Oise), à l’hospice, fille de Paul Gaston Léon BLANVIN (charretier, 29 ans) et de Emélie Augustine LIPPENS (ménagère, 23 ans), compagne de François REINHARD (1915), Française, nomade depuis 1941illettrée, couturière, catholique.

« Je me nomme BLANVIN (Irène), 27 ans, née le 10 août 1916 à Clermont (Oise), de Paul et Lipetot (Amélie), célibataire, illettrée, élevée par mes parents jusqu’à 13 ans ; puis ensuite placée dans un couvent à Paris jusqu’à 21 ans, jamais condamnée. Je suis nomade depuis 1941 et étais en résidence assignée à Saint-Laurent-sur-Corre (Haute-Vienne), ensuite, j’ai été internée au Camp de Nomades de Saliers (Bouches-du-Rhône) en septembre 1943. [15 septembre 1943, matricule 543, cabane 27 résidence des enfants, catégorie A. Évadée dans la nuit du 06 au 07 décembre 1943.] Le 16 décembre de la même année, je me suis évadée de ce camp étant très mal nourrie. [Rayée des contrôles le 31 décembre 1943.] J’étais lors de mon évasion en compagnie de mon concubin (François), qui s’est évadé lui aussi. Nous avons alors vécus ensemble dans le sud de la France et dans le Limousin durant une quinzaine de jours. J’ai quitté REINHARD il y a 5 ou 6 jours car je ne voulais plus vivre avec lui. Je n’ai aucun domicile et couche dehors. Pour me procurer de l’argent, je vends quelque peu de mercerie que j’achète sur la place des bancs à Limoges. Aujourd’hui 20 mars 1944 vers 14 heures, me trouvant dans un village près de Couzeix, je reconnais avoir donné quelques miettes de pain à des poules dans la cour d’une ferme dans l’intention d’en prendre une, j’ai fait le geste de la prendre, mais je ne l’ai pas attrapée car j’avais une femme qui me regardait faire et qui venait vers moi pour, sans doute, avertir le propriétaire de la volaille. Je suis donc partie vers Limoges, et un homme est venu m’arrêter un instant après. Je n’ai pas pris la poule en question, je n’ai tenté que de la prendre, mais si je ne l’ai pas fait c’est que je me suis rendu compte que quelqu’un me voyait opérer. Je ne possède pas de carte d’identité, ni de carte d’alimentation. J’ai laissé cette dernière au Camp de Nomades de Saliers lors de mon évasion. »

Extrait du procès-verbal d’arrestation de Iréne BLANVIN établi le 29 mars 1944 à 15 heures à la gendarmerie de Limoges en Haute-Vienne. Rentre seule le 25 mai 1944 de la maison d’arrêt de Limoges. Évadée le 03 août 1944.

Mariée après-guerre, elle est décédée le 07 avril 1995 à Saint-Chamond (Loire), âgée de 79 ans.


Parcours géographique


Etat civil et documents de police


Documents d’internement


Sources : AD13, 142 W 93_21, carnet anthropométrique d’identité nomades n°105311, très bon état, 142 W 98, fiche d’internés Maintenus.

Etat-civil Clermont, 1916/N/329.

Pernot, p. 76

[:en]

Maria Irène Amélie BLANVIN, née le 10/08/1916 à 1 heure du soir, à Clermont (Oise), à l’hospice, fille de Paul Gaston Léon BLANVIN (charretier, 29 ans) et de Emélie Augustine LIPPENS (ménagère, 23 ans), compagne de François REINHARD (1915), Française, nomade depuis 1941illettrée, couturière, catholique.

« Je me nomme BLANVIN (Irène), 27 ans, née le 10 août 1916 à Clermont (Oise), de Paul et Lipetot (Amélie), célibataire, illettrée, élevée par mes parents jusqu’à 13 ans ; puis ensuite placée dans un couvent à Paris jusqu’à 21 ans, jamais condamnée. Je suis nomade depuis 1941 et étais en résidence assignée à Saint-Laurent sur-Corre (Haute-Vienne), ensuite, j’ai été internée au Camp de Nomades de Saliers (Bouches-du-Rhône) en septembre 1943. [15 septembre 1943, matricule 543, cabane 27 résidence des enfants, catégorie A. Évadée dans la nuit du 06 au 07 décembre 1943.] Le 16 décembre de la même année, je me suis évadée de ce camp étant très mal nourrie. [Rayée des contrôles le 31 décembre 1943.] J’étais lors de mon évasion en compagnie de mon concubin (François), qui s’est évadé lui aussi. Nous avons alors vécus ensemble dans le sud de la France et dans le Limousin durant une quinzaine de jours. J’ai quitté REINHARD il y a 5 ou 6 jours car je ne voulais plus vivre avec lui. Je n’ai aucun domicile et couche dehors. Pour me procurer de l’argent, je vends quelque peu de mercerie que j’achète sur la place des bancs à Limoges. Aujourd’hui 20 mars 1944 vers 14 heures, me trouvant dans un village près de Couzeix, je reconnais avoir donné quelques miettes de pain à des poules dans la cour d’une ferme dans l’intention d’en prendre une, j’ai fait le geste de la prendre, mais je ne l’ai pas attrapée car j’avais une femme qui me regardait faire et qui venait vers moi pour, sans doute, avertir le propriétaire de la volaille. Je suis donc partie vers Limoges, et un homme est venu m’arrêter un instant après. Je n’ai pas pris la poule en question, je n’ai tenté que de la prendre, mais si je ne l’ai pas fait c’est que je me suis rendu compte que quelqu’un me voyait opérer. Je ne possède pas de carte d’identité, ni de carte d’alimentation. J’ai laissé cette dernière au Camp de Nomades de Saliers lors de mon évasion. »

Extrait du procès-verbal d’arrestation de Iréne BLANVIN établi le 29 mars 1944 à 15 heures à la gendarmerie de Limoges en Haute-Vienne. Rentre seule le 25 mai 1944 de la maison d’arrêt de Limoges. Évadée le 03 août 1944.

Mariée après-guerre, elle est décédée le 07 avril 1995 à Saint-Chamond (Loire), âgée de 79 ans.


Parcours géographique


Etat civil et documents de police


Documents d’internement


Sources : AD13, 142 W 93_21, carnet anthropométrique d’identité nomades n°105311, très bon état, 142 W 98, fiche d’internés Maintenus.

Etat-civil Clermont, 1916/N/329.

Pernot, p. 76

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