Georges DORKELD (1908 † 1986)

1 m 72. Châtain foncé. Tatouage : 1 étoile milieu avant bras droit. Forte cicatrice ovale de 5/2 vertical à 2 cm au dessus du poignet droit. Vêtu d’un pardessus gris, d’un veston marron et d’une culotte grise ; coiffé d’un béret noir, chaussé de brodequins usagés.
PJ Nexon 18/06/1943. 

Georges DORKELD, marchand forain français (1908 † 1986)

Né à Rozay-en-Brie (Seine-et-Marne), de passage en cette commune, le 17/03/1908 à 2 heures du soir, fils de Augustin « Bibi » DORKELD (05/05/1871 Saintes † Saint-Sulpice-les-Feuilles, 05/02/1953, vannier ambulant, domicilié à Paris (Seine), route de Choisy, n°2), et de feue Madeleine Marie ADEL (13/02/1865 Bettendorf † Floirac, 19/11/1928) vannière (saltimbanques) ; d’une fratrie de 7, dont Jacob DORKELD (1905), interné avec son fils Désiré DORKELD (1942), au camp des Alliers (Charente), puis au camp de Poitiers (Haute-Vienne) le 03 janvier 1944, sur ordre des autorités allemandes ; beau-frère de François LAFLEUR, Mariage le 10 novembre 1939 à Saint-Jean-d’Angély (Charente-Maritime) avec Jeanne LAFLEUR (1909 † 1981), dont Anita DORKELD (1930, Toulouse), chaisier, vannier, mineur, marchand forain, illettré, catholique, de « race : nomade », 

SM, bureau de recrutement La Rochelle, Service Actif 2e Aérostier, Toulouse, du 02/09/1939 au 20/07/1940.

Condamné à 1 mois de prison pour vol par appropriation en 1924 par le Tribunal Correctionnel de Bordeaux. Arrêté à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) en juillet 1928 pour carnet détérioré. A quitté la tribu pour aller accomplir son service militaire, radié du carnet collectif en novembre 1928. Vacciné contre la variole à la Rochefoucault (Vienne) en 1928. De 1936 à 1938, circule dans les départements de la Vienne, Vendée, Charente, Indre-et-Loire, Haute-Vienne, Charente-Inférieure, Deux-Sèvres. « De 1938 à 1941, déclare n’avoir jamais voyagé comme nomade. A toujours résidé à Toulouse (Haute-Garonne) 10, rue Côte Pavée où il travaillait comme mineur. Auparavant  exerçait le métier de nomade ambulant. » Stationné à Neuville (Vienne) à la déclaration de guerre le 03 septembre 1939. « J’ai été mobilisé le 02 septembre 1939, au 2e Régiment d’Aérostier à Toulouse. J’ai fait la guerre 39-40 dans la région de l’Est, et j’ai été hospitalisé pour maladie, pendant 2 mois, à Rochefort-sur-Mer (Charente-Inférieure). » Continue d’y circuler jusqu’au 26 mars 1940. « Je possédais un carnet forain, mais celui-ci est resté à Rochefort-sur-Mer, dans ma roulotte, qui a été abandonnée, à cet endroit, lors de la retraite de juin 1940. Ce carnet m’avait été délivré en 1937 par la préfecture de la Charente-Inférieure, alors qu’on m’avait retiré le carnet anthropométrique de nomade. » « J’ai été démobilisé le 20 juillet 1940, à Toulouse, et je suis resté dans cette ville pendant 8 mois, au n° 10 de la rue Sainte Euphrène. »   Assigné à résidence à séjourner à Bussière-Poitevine (Haute-Vienne) et à séjourner dans quelques communes environnantes le 20 février 1941. Interné puis évadé du camp de concentration d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) le 15 juin 1941. Carte d’identité n° 2 251, délivrée le 04 août 1941 par la mairie de Mazamet (Tarn)

Arrêté à Carmaux (Tarn).

Interné au camp Joffre à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), îlot B, le 02 décembre 1941, matricule 13 297. Évadé du Centre d’Hébergement de Rivesaltes le 15 décembre 1941. « De là, je suis allé résider à Mazamet (Tarn), où je suis resté jusqu’au 12 janvier 1942, dans une maison que j’avais louée, rue Théron, n° 26. Ensuite j’ai travaillé pendant 15 jours à Saint-Bonnet-près-d’Orcival (Puy-de-Dôme). J’ai quitté cette ville le 28 janvier [1942] et je me suis rendu par chemin de fer à Saint-Christophe-en-Boucherie (Indre), où je suis arrivé le 02 février. Dans cette localité je connaissais mon beau-frère, François LAFLEUR, nomade en résidence forcée assignée, qui m’avait trouvé du travail dans un chantier rural. J’ai toujours habité avec ma femme et ma petite fille Anita. Je n’ai jamais été interné au camp de Rivesaltes, pas plus que les membres de ma famille, et jamais il ne m’a été notifié de me rendre dans cette région. [Sic.] » Arrêté le 08 février 1942 par la gendarmerie de Saint-Chartier (Indre) à Feuilletin, où la famille BENONI-LAFLEUR était assignée à résidence. Conduit devant le procureur de l’État à la Châtre pour infraction à l’article 4 de la loi du 18 novembre 1939 : « Tout individu qui, sans autorisation, se rendra dans les lieux dont il a été éloigné en application de l’art. 1er, et tout individu astreint à résider dans un des centres prévus à l’art. 2 qui le quittera sans autorisation, sera puni d’un emprisonnement de un à cinq ans. » « Fouillé minutieusement au moment de son arrestation, hors la présence de témoin, il a été trouvé porteur d’un porte-monnaie contenant la somme de 15 francs ; d’un couteau de poche, d’un portefeuille renfermant divers papiers personnels et d’une carte d’identité […] Nous avons ensuite conduit DORKELD à la chambre de sûreté de notre caserne en attendant son transfèrement. Les objets retirés à Dorkeld le suivront à destination. »

Libéré de la prison de Châteauroux (Indre) le 10 avril 1942 après 2 mois de prison pour évasion d’un camp. Le préfet des Pyrénées-Orientales ne s’oppose pas à sa résidence assignée à sa sortie de prison s’il  a trouvé un travail, sans quoi il demande son transfert au Camp du Barcarès. Conformément aux instructions du préfet des Pyrénées-Orientales du 20 mai 1942, il est interné au Barcarès, le 02 juin 1942 lors d’une visite clandestine à sa famille.

Transféré au camp de Saliers (Bouches-du-Rhône) le 03 juillet 1942, matricule 6, baraque 30. Évadé.

Interné au camp d’Hébergement de Rivesaltes le 23 juillet 1942, matricule 15 261. Transféré au camp de Saliers le 08 août 1942, n° de sortie 7 884 & 3 846. Évadé.

Retour d’évasion au camp de Rivesaltes le 22 août 1942, matricule 15 667. Évadé le 04 septembre 1942, n° de sortie 4 613.

Évadé du camp de Saliers le 02 décembre 1942. Dirigé sur le S.T.O. Le 12 décembre 1942, n° 16 sur 70 « partants » depuis le Camp de Séjour Surveillé de Nexon. Condamné par le Tribunal Correctionnel de Bergerac à 20 jours de prison en 1943 pour évasion d’un camp. Photographié le 18 juin 1943 à la Maison d’arrêt de Périgueux (Dordogne). Retour d’évasion au camp de Saliers le 09 août 1943.

Muté au camp de Nexon (Haute-Vienne), arrêté du 11 août 1943 du préfet des Bouches-du-Rhône. Conduit au C.S.S. de Nexon par l’escorte fournie par la gendarmerie d’Arles, puis la gendarmerie de Toulouse le 23 août 1943, à 8 h 15, matricule 54, baraque 3. Adresse de la personne à prévenir en cas d’accident : sa femme Jeanne DORKELD, 6 rue du Niveau à Périgueux (Dordogne). Sa femme est dirigée sur le Camp de Saliers. Puni le 18 septembre 1943 avec Jean-Baptiste FOURMANN aux locaux disciplinaires jusqu’à décision du commissaire  pour avoir commandé à Charles BELLONIE de faire un trou face à la barque 12, profitant d’une rigole se dirigeant  sur  le grillage, permettant de s’évader, en  lui certifiant de l’emmener avec eux. Il est muté le 12 décembre 1943, sur le Camp de travailleurs surveillés de l’Organisation Todt à la Rochelle.

Du mariage avec Jeanne LAFLEUR (1909), naît Marie-Rose DORKELD (17/04/1949, Limoges (Haute-Vienne) † Carcassonne (Aude) 12/06/2001). Veuf de Jeanne LAFLEUR. Sans domicile fixe. Commune de rattachement : Beautiran (Gironde). Décès à Carcassonne (Aude), route de Saint Hilaire, le 10 juin 1986, âgé de 78 ans.


Documents d’état-civil et de police

Carnet anthropométrique d’identité nomades n° 32 548 délivré à Bordeaux le 16 juin 1921, voir dossier Jean MORTEMOUSQUE ; Carnet anthropométrique d’identité nomades n° 10 839 délivré à Bordeaux le   1925, détérioré ; Carnet anthropométrique d’identité nomades n° 64 964 délivré à Bordeaux le 10 juillet 1928 ; n° 59 229 établi à Poitiers (Vienne) le 08 juin 1936 en remplacement du carnet 10 905, épuisé.

Carnet Forain, délivré par la préfecture de Charente-Inférieure en 1937.

Carte d’identité n° 2 251, délivrée le 04 août 1941 par la mairie de Mazamet (Tarn). Carte d’identité n° 32 155. 


Documents d’internement


Sources

AD Bouches-du-Rhône, FRAD013, 142 W86/9, carnet anthropométrique recouvert en mauvais état, correspondance du Barcarès, de Nexon, fiche individuelle de Anita DORKEL ; 142 W 98 fiche d’interné Mutations. FRAD033, 4 M 282, notices individuelles 1921 et 1928 avec photographies. FRAD036, 807 W 49/9445, Préfecture de l’Indre ; 807 W 51, nomades, PV d’arrestation 1942.

FRAD066, 1260 W 88, sorties Rivesaltes. FRAD077, 6 E 413/31, Rozay-en-Brie/1908/NA/23. FRAD087DRRG : TT1 Camp de Nexon, cahier de rapports 3/04/1943-16/09/1943 (1261 W 5), TT1 Camp de Nexon (lettre D) (1942-1944) (1261 W 10), organisation T.O.D.T. Courrier, liste nominative, notices individuelles, 1943 (1261 W 58). Préf 87 : CSS- Camp de Nexon. Internés : liste nominative (993 W 59). SRPJ Limoges, photographie (1517 W 714) Etat-civil, StJeand’Angély/1938/M/43 ; Carcassonne/1986/DE/473 [DORKELD.Marie-Rose.Limoges/1949/NA/714]