Camp de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) 1941-1946

Un décret-loi du 6 avril 1940, avant même l’invasion allemande, prohibe la circulation des « nomades » sur l’ensemble du territoire métropolitain pour la durée de la guerre et impose l’assignation à résidence. Dès 1940, à la suite de l’invasion allemande, le racisme anti-nomades s’accentuant sous le régime de Vichy les premiers d’entre-eux sont internés dans des camps à la fois en zone occupée et en zone libre : deux camps seront créés en « zone libre » afin d’interner spécifiquement les nomades : le camp de Lannemezan, puis le camp-modèle de Saliers, commune d’Arles, le 15 juin 1942.

En avril 1941, le préfet des Hautes-Pyrénées rassemble tous les « nomades » du département sur le plateau de Lannemezan, puis les enferme dans un hôpital en ruine, asile d’aliénés, gardé par la gendarmerie. Le camp est situé à flanc de coteau et à la merci des éléments, comme tous les autres camps il est sous équipé et insalubre. Les internés de Gurs en trop mauvais état de santé y sont versés. Environ 700 personnes, que la définition du régime de Vichy qualifie de « Bohémiens » (nomades, forains) seront internés dans ce camp ; ils y resteront jusqu’en 1946.


Sources: MAXIMOFF, Matteo, Dites-le avec des pleurs

Témoignage de Louis Guzman, fils de Mando