Historique du Camp de Gurs (Basses-Pyrénées) 5 avril 1939 – 31 décembre 1945
Dans ce camp a été interné l’écrivain Matteo Maximoff et sa famille du 17 juin au 8 août 1940. « Une cinquantaine de Tsiganes étaient internés dans ce camp, pour les mêmes raisons et et regroupés dans un baraquement, les hommes séparés alors des femmes et des enfants. » [Fillhol-Hubert, pp. 110; 146]
03 août 1940. « Hier, en venant de Susmiou, nous sommes passés devant le camp de concentration de Gurs. Immense, un kilomètre de barbelés en bordure de la route. Nous voyons les baraques, grises et noires comme au Vernet, mais les sous-vêtements multicolores des femmes sèchent sur les fils de fer, au soleil et même sur les barbelés. Les femmes sont toutes propres, appétissantes, beaucoup sont en shorts. Vision traitreusement gaie : hier encore, la Gestapo était là. » Arthur Koestler1. A la même époque la famille de Matéo MAXIMOFF écope de 42 jours de détention à Gurs, du fait de ses origines russes. Une baraque est réservée à une cinquantaine de nomades. Les hommes sont séparés des femmes et enfants. « Chaque matin, on nous donnait un peu de café au lait dans lequel, il y avait beaucoup, beaucoup trop d’eau. On pouvait dire de la nourriture qu’elle était presque infecte. Rien n’était bon : du riz épais ou des haricots et des pois-chiches. Du carpaccio espagnol. Mais il fallait bien manger. »2 A leur libération ce même mois ils sont assignés à résidence à Tarbes (Hautes-Pyrénées) avec autorisation d’excercer leur commerce ambulant et de circuler dans tout le département et adjacents.3
Le camp de Gurs était considéré comme plus « dur » que celui de Saliers.
« L’arrivée des deux tribus de nomades de Saliers à Gurs se traduit par un changement officiel de statut, [Gurs] devenant « centre de séjour surveillé »; un télégramme du préfet précise que Gurs est alors destiné à « l’internement des nomades français et étrangers en provenance des départements du Sud-Est. » (Pechansky, p.51)
Vue du camp de Gurs tel que photographié à partir d’un château d’eau. Gurs, France, vers 1941.
source photo : United States Holocaust Memorial Museum crédit photo : USHMM |
Parmi les internés de Gurs on compte un certain nombre d’internés de Saliers :
Barbe Adolf, muté de Gurs à Saliers le 29 novembre 1942
Augustine Campos, mutée de Saliers au camp de Gurs le 18 mai 1944
Dolorès Campos, mutée de Saliers au camp de Gurs le 18 mai 1944
François Campos, mutée de Saliers au camp de Gurs le 18 mai 1944
Germaine Campos, mutée de Saliers au camp de Gurs le 18 mai 1944
Joséphine Campos, mutée de Saliers au camp de Gurs le 18 mai 1944
Marie-Jeanne CAMPOS, mutée de Saliers au camp de Gurs le 18 mai 1944
Marie-Rose Campos, mutée de Saliers au camp de Gurs le 18 mai 1944
Thérèse Campos, mutée de Saliers au camp de Gurs le 18 mai 1944
Dica Demetrio
Francisco Demetrio
Pierre Demetrio
Roger Demetrio, «Au bout de trois ou quatre mois, la gendarmerie nous a retrouvés et nous a emmenés au camp de Gurs. Nous sommes restés presque un an dans ce camp. Il y avait beaucoup de juifs. C’était un camp qui était très dur. »
Vorochana Gorgan, internée à Gurs le 14 août 1943
Joséphine HORNBERGER
Pauline Hornberger
Une partie du personnel de Saliers viendra aussi de Gurs, notamment les infirmières.
Sources:
en savoir plus sur le camp cliquez ici
2 MAXIMOFF, Matéo, Routes sans roulotte, Matéo Maximoff ed., 1993, p. 60.
3 MAXIMOFF, Matéo, Dites-le avec des pleurs, Matéo Maximoff ed., 1990, p. 148.