Léontine BERTHIER (1879 † 1942)

Léontine, Joséphine, BERTHIER, journalière française (1879 † 1942)

Née à Saint-Germain-le-Fouilloux (Mayenne) le 22 août 1879, à trois heures du matin, fille de François BERTHIER (1842-), tisserand, marié à Saint-Germain-le-Fouilloux, le 10 novembre 1869, avec Rosalie, Hortense, MOULARD (1843-), célibataire, mère de  Léon, François BERTHIER (1904-1983), sœur de Marie Rosalie BERTHIER (1870-)

Emprisonnée à Laval (Mayenne)

Transférée au camp de Nomades de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) le 18 mai 1941, matricule 544

Décédée au camp le mercredi 02 septembre 1942 à l’âge de 63 ans.

« Hier au soir vers 10h, on vient nous appeler en disant que la femme B… est bien

malade, c’est une isolée sans aucune famille, elle est venue ici en sortant de prison. Nous

allons la voir, nous la trouvons couchée sur sa paillasse posée à terre entre les 4 pieds du

châlit. Elle ne veut pas coucher autrement parait-il. Elle respire difficilement, le cœur semble

aussi fatigué, nous la laissons après une piqure. Ce matin, nous voulions conduire M. l’Abbé

près d’elle, avant l’enterrement mais nous l’avons manqué. Elle ne semblait pas plus mal.

Après la cérémonie, M. Everilde lui porte un peu de lait et lui parle, elle répond bien et ne

semble pas plus bas. A peine M. Everilde est-elle revenue à la maison qu’une femme vient

dire qu’elle est morte. Tout le camp en est impressionné : « on va tous mourir comme cela »

entend-on de tous les côtés. Et ces pauvres gens n’ont pas tout à fait tort. Les vieux surtout ne

tiennent plus, depuis un mois qu’ils ne mangent que des haricots verts et un petit bout de

viande par semaine. C’est terrible d’assister à cela et de n’y rien pouvoir. Tout ce que nous

pouvons faire c’est de la bouillie pour les plus petits et un goûter deux fois par semaine pour

les grands, un supplément de haricots blancs 2 fois par semaine pour les nourrices. De plus on

nous avait annoncé un docteur attaché au camp pour le 1er septembre, il n’est pas arrivé. Le

médecin habituel n’est pas venu, et les malades affluent. Vraiment, tout va mal. […]

Vendredi 4 septembre

Nous commençons la journée par l’enterrement de la pauvre Mlle B… De nouveau

donc nous chantons la messe des morts. Cette fois-ci tout se passe sans tapage, la pauvre

femme n’a personne au monde pour la pleurer. Quelques internées vont conduire le corps au

cimetière.»

Na bister ! Ne l’oublions pas !

Hommage collectif lui est rendu chaque 2 août lors de la cérémonie européenne en mémoire du génocide des Sinté-Rroma et Voyageurs.


Parcours géographique


Documents d’état civil et de police


Sources

Archives Départementales du Maine et Loire, FRAD049

Archives Départementales de Mayenne, 4 E 262/13, Saint-Germain-le-Fouilloux, 1871-1880, Registre d’actes NA/MA/DE

Journal des sœurs franciscaines de Marie, 02-04 septembre 1942, pp. 79-81