Stéphane Parys a eu la présence d’esprit et la gentillesse de nous convier au dossier consacré à la Camargue dans la dernière édition de L’Or magazine. Alors que nous approchons du rassemblement des Saintes-Maries-de-la-Mer, soit disant purement spirituel, ce qui est un manne financière annoncée pour le village saintin, alors qu’il est autant culturel que familial, c’est l’occasion de rappeler que toutes ces bonnes intentions envers les « boumians » ont toujours menées à des catastrophes ethnocidaires et que ni la politique de l’EPCI d’Arles-Camargue (l’ACCM) ni celle quasi inexistante du Schéma départemental d’accueil des Gens du Voyage (SAGDV 13) que nous avons refusé de ratifier de longue date tant elle est scandaleusement archaïque et mensongère n’y changent rien. La région pointe d’ailleurs à la première place des infractions à la loi Besson de 1990.
Le « Village de Gitans » de Saliers-Arles
Entre le 15 juin 1942 et le 15 octobre 1944, 668 personnes ont été internées ici, parce que « de race : nomade ».
Devant la surpopulation des camps de concentrations le régime de Vichy décide dès fin 1940 de la création d’un camp réservé aux nomades en zone sud.
La Camargue « berceau de leur race » selon Baroncelli est choisie. Saliers en particulier en raison de son éloignement et de la proximité de la gare de la Furlanne. Le pays d’Arles, est alors un des berceaux de la « révolution nationale » où folklore et provençalisme sont mis en avant. On fait appel à l’architecte des monuments historiques Jacques Van Migom pour construire un village camarguais sur les types de bâtis recensés par Carle Naudot. On fait appel aux entreprises locales et à un sagnier des Saintes-Maries-de-la-Mer pour construire le camp avec la main d’œuvre gratuite des premiers internés transférés depuis le camp de Rivesaltes. Ils travailleront ensuite dans les mas de alentours sans jamais recevoir un salaire.
25 personnes y décèdent sans sépulture. N’oublions pas !