Camp du Barcarès (Pyrénées-Orientales) 1939 – 1942

Historique du Camp du Barcarès (Pyrénées-Orientales), février 1939 – 15 juillet 1942

Succédant historiquement à celui d’Argelès-sur-mer, le camp du Barcarès (Pyrénées-Orientales) est établi au nord de la commune, entre le Grau-Saint-Agne et le Lido en février 1939. Les baraques sont édifiées par deux pelotons de gardes mobiles rejoints rapidement par 250 réfugiés espagnols qui creuseront d’abord des trous dans le sable pour s’abriter et par un nombre important de membres des Brigades Internationales qui seront transférés au Camp de Gurs le 20 avril 1939. Il fait partie des 5 camps de la zone libre accueillant des « nomades ». Prévu pour 50 000 personnes il en accueille finalement 70 000. A l’été 1940, des nomades expulsés des territoires annexés (Alsace-Moselle) y seront également internés. On y trouvera aussi des étrangers jugés « non dangereux » en 1941.

Comme dans les autres camps du Roussillon, les conditions de vie y seront des plus précaires : pas d’eau courante, alimentation insuffisante, propagation de nombreuses maladies : dysenterie, typhoïde, tuberculose et paludisme.

Le Camp du Barcarès était placé sous la direction du Général Menard et la garde assurée par des militaires français. Sur le plan administratif, il dépendait de l’autorité préfectorale chargée d’en assurer l’entretien et le ravitaillement.

En septembre « 1941, l’administration transfère les internés au camp du Barcarès où, au 31 janvier 1942, on dénombre 392 nomades.  » La population du camp est de 13000 personnes en février 1939, et seulement de 600 en avril 1942 en raison d’une mortalité élevée pour cause de dysenterie.


23 Janvier 1942. Transfert d’internés du camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) au camp de Barcarès (P.-O.) en même temps que d’autres étrangers. Le Barcarès devient de fait un camp réservé aux Tsiganes. Parmi eux on retrouvera au camp de Saliers : Célestine, Emma, Charles-Joseph et Nicolas ADLER-MULLER, Marie-Madeleine et Reine DORKELD, Thérèse HOFFMANN, Nicolas KESLER, Marie-Thérèse REINHARDT, André, Anne-Louise, Marguerite-Elise SCHMIDT, Marie-Jeanne et Madeleine WEISS, Marguerite et Monique WINTERSTEIN…

Le 2 Juillet 1942 à 23 heures, 4 gardiens du Barcarès rejoignent leur nouvelle affectation au Camp de Saliers

Le 6 Juillet 1942 : Rose RITZ-DUBOIS rejoint Rivesaltes.

Le 7 Juillet 1942 : Marie et René CARLOS-TAÏCON, Joseph DEMETRIO, Annette « Nénette », Henri, Laurence, Michel « Jacob », Rosalie INDERCHIT, Catherine, Elise, Jeannette, Lucien, Marie-Thérèse, Michel, Rosa SCHULLER, André, Fernand, Henri, Joseph, Marguerite, Monique WINTERSTEIN, Maria YANCOWITCH-PAPADOPOULOS, rejoignent Rivesaltes parmi 229 nomades.

 

Le 15 juillet 1942, tous les internés sont transférés au camp de Rivesaltes, puis, de là, le 26 novembre 1942, au camp de Saliers.

« La construction du Bâtiment administratif est réalisée avec des matériaux de réemploi provenant du Camp de Barcarès, près de Perpignan. » Van Migom, architecte du Camp, 8 octobre 1942.

Réfugiés espagnols pendant leur transfert au camp de Barcarès (Pyrénées-Orientales), mars 1939, Robert Capa © Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration

 

Républicains Espagnols au camp du Barcarès en 1939 ©DR

 

Sources: Filhol-Hubert, p. 114;

AD13, 142 W 76; 142 W 84;

AD 66

Voir le Diaporama sur le Camp issu des AD66. Téléchargeable et visible en powerpoint.

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