L’insurrection d’Auschwitz: 16 mai 1944

[:fr]

Après des années de persécutions, l’ordre de déportation d’Himmler du 16 décembre 1942, Auschwitz Erlass, marque le début de la déportation systématique des « Tziganes » des 11 pays d’Europe compris dans le Reich. La solution finale du zigeuner plague (le fléau tzigane) est en marche.

Jusqu’en février 1943, 23 000 « Tziganes », dont beaucoup d’enfants et d’adolescents, ont été déportés à Auschwitz-Birkenau, dont 10 000 provenant de familles du Reich. Parmi eux se trouvent des soldats de la Wehrmacht provenant du front russe et qui sont déportés fin 1943 à Birkenau. Certains meurent pendant le transport, puis de faim, de maladies, « d’expériences médicales », et d’actions de gazages en mars et mai 1943. Les bébés, tatoués eux-aussi, meurent peu après leur naissance.

En mai 1944, sur les 23 000 Zigeuner, il en reste 6 000 à Birkenau, au camp B II e.

C’est là que, avertis de la « liquidation » du Familien Zigeuner läger (camp des familles tziganes) par le polonais Tadeusz Joachimowski, secrétaire du camp, le 16 mai 1944 une action de résistance éclate dans ce camp à l’intérieur du camp.

Le soir, les baraques sont encerclées par une soixantaine de SS armés. Quand l’ordre est donné aux prisonniers Z de sortir des baraques, ils refusent et se défendent armés des montants des châlits, de bêches, de haches, de pieds de biche et tentent de saisir les mitraillettes des SS lorsqu’ils rentrent dans les baraques. Les SS abandonnent, ce soir-là.

Un certain nombre de personnes sont envoyés dans d’autres camps comme Buchenwald ou Ravensbrück, pour les exterminer par le travail dans les kommandos. Il reste autour de 2 900 « Tziganes », des enfants, des femmes, des malades, des vieillards, qui sont tous gazés dans la nuit du 2 au 3 août 1944. Rudolf Hoess écrit dans « le commandant d’Auschwitz parle » qu’il ne fut pas facile de les faire rentrer dans les chambres à gaz. Filip Müller, du Sonderkommando témoigne : « De toutes part, les gens hurlaient, nous sommes des Allemands… De la chambre à gaz montaient des cris jusqu’à ce que le gaz fasse son effet. « Nous voulons vivre ». Le B II est vide.

La révolte du zigeuner familien läger est la seule action de Résistance connue avec celle du Sonderkommando au sein de l’enfer d’Auschwitz.

Na bisterdom tumare anava!

Ne les oublions pas!

[:en]

Après des années de persécutions, l’ordre de déportation d’Himmler du 16 décembre 1942, Auschwitz Erlass, marque le début de la déportation systématique des « Tziganes » des 11 pays d’Europe compris dans le Reich. La solution finale du zigeuner plague (le fléau tzigane) est en marche.

Jusqu’en février 1943, 23 000 « Tziganes », dont beaucoup d’enfants et d’adolescents, ont été déportés à Auschwitz-Birkenau, dont 10 000 provenant de familles du Reich. Parmi eux se trouvent des soldats de la Wehrmacht provenant du front russe et qui sont déportés fin 1943 à Birkenau. Certains meurent pendant le transport, puis de faim, de maladies, « d’expériences médicales », et d’actions de gazages en mars et mai 1943. Les bébés, tatoués eux-aussi, meurent peu après leur naissance.

En mai 1944, sur les 23 000 « Tziganes », il en reste 6 000 à Birkenau, au camp B II e.

C’est là que, avertis de la « liquidation » du Familien Zigeuner läger (camp des familles tziganes) par le polonais Tadeusz Joachimowski, secrétaire du camp, le 16 mai 1944 une action de résistance éclate dans ce camp à l’intérieur du camp.

Le soir, les baraques sont encerclées par une soixantaine de SS armés. Quand l’ordre est donné aux prisonniers Z de sortir des baraques, ils refusent et se défendent armés des montants des châlits, de bêches, de haches, de pieds de biche et tentent de saisir les mitraillettes des SS lorsqu’ils rentrent dans les baraques. Les SS abandonnent, ce soir-là.

Un certain nombre de personnes sont envoyés dans d’autres camps comme Buchenwald ou Ravensbrück, pour les exterminer par le travail dans les kommandos. Il reste autour de 2 900 « Tziganes », des enfants, des femmes, des malades, des vieillards, qui sont tous gazés dans la nuit du 2 au 3 août 1944. Rudolf Hoess écrit dans « le commandant d’Auschwitz parle » qu’il ne fut pas facile de les faire rentrer dans les chambres à gaz. Filip Müller, du Sonderkommando témoigne : « De toutes part, les gens hurlaient, nous sommes des Allemands… De la chambre à gaz montaient des cris jusqu’à ce que le gaz fasse son effet. « Nous voulons vivre ». Le B II est vide.

La révolte du zigeuner familien läger est la seule action de Résistance connue avec celle du Sonderkommando au sein de l’enfer d’Auschwitz.

Na bisterdom tumare anava!

Ne les oublions pas!

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